(la suite des impressions de Pascale, venue nous voir une douzaine de jours : les leçons 3 et 4 ...)
Bài học 3 : la claque de la Baie d'Ha Long !
La Baie d'Ha Long ! Comme vous tous, j'imaginais la carte postale de la mer bleue et des rochers noirs sortant de l'eau et couverts de végétation. Mais pour cela, Wikipedia est très complet. Pour
ma part, je voudrais juste décrire ce que j'ai vu et ressenti.
Déjà pour arriver dans la Baie, il faut vraiment le vouloir. Il y a d'abord une heure de navette rapide, puis la traversée d'une partie de l'île de Cat Ba pour embarquer sur un esquif qui, lui,
enfin, nous emmène sur le site. Enfin je devrais dire qui nous y emporte.
Au début tout se passe bien, la navigation est tranquille la mer calme, quelques vaguelettes seulement. On s'installe tranquillement sur ce bateau qui nous servira d'abri pendant 48 heures. On
prend possession des cabines, on sort son livre pour passer ces longues heures de navigation.
Et puis, et puis, … à un moment on lève le nez de son livre et là, là… : Youahoo ! on se prend la claque de sa vie.
Comment dire la sérénité qui se dégage de ce lieu, la force qu'il transmet, la puissance qui s'impose à vous. Comment expliquer ce que la nature nous offre. Le souffle en est coupé. La mer est
d'une couleur émeraude unique, les îlots sont majestueux, nous passons devant eux lentement, avec respect, comme pour saluer cette merveilleuse nature. Nous sommes en paix ! Seul le bruit
du moteur de quelques bateaux de pêche trouble ce silence.
Et je ne vous parle pas de la traversée de retour, perdus (réellement) dans le brouillard, où les îlots surgissent du néant et au cours de laquelle seule la qualité de notre Capitaine (et l'aide
du GPS) nous a ramenés à bon port. Même dans ces conditions extrêmes, la force du lieu m'a emportée.
Rien que pour cela, je ne regrette rien des 2 X 12 heures de vol dans un fauteuil d'avion inconfortable, le décalage horaire, et la perte de mes repères habituels. Maintenant que j'ai vu la Baie
d'Ha Long, je peux mourir tranquille (bon, le plus tard possible j'espère quand même).
mais lève donc la tête !
alors, tu en penses quoi ?
attention, le dragon de la Baie est caché derrière ! (le retour dans le brouillard)
Bài học 4 : Miluliba
Bon, les trois premières leçons étaient consacrées à ce que j'ai vu. Mais je suis sûre que vous attendez tous que je vous donne des nouvelles fraîches de nos voyageurs.
En un mot, ils vont très bien et vivent pleinement cette expérience.
Nous nous sommes retrouvés à la gare de bus de Hanoï, moi dans un mini bus découvrant la circulation vietnamienne à l'heure de pointe, (déjà évoquée !) et eux m'attendant, bronzés et détendus,
dominant la foule de leur taille d'européen. Faire 13.000 km pour se retrouver au milieu d'une marée humaine, ce fut comme un miracle, un vrai moment de bonheur. Enfin, j'étais arrivée et mon
séjour pouvait commencer.
De France je concevais que débarquer au Vietnam pouvait être un choc culturel pour nous occidentaux. Mais j'étais encore loin du compte. La vie là-bas est à 100 lieux de ce que nous connaissons
ici. C'est vraiment une autre dimension. Tous nos points de repères culturels habituels disparaissent, et l'on se retrouve bien démuni face à un quotidien à gérer.
Après une phase d'adaptation un peu compliquée (on le serait à moins), nos voyageurs se sont bien intégrés à cette nouvelle vie, ils ont appris à se repérer, à décrypter le nom des lieux, des
endroits stratégiques (hébergement, repas), à communiquer avec un minimum de vocabulaire vietnamien, de l'anglais et beaucoup de gestes. J'admire encore plus leur démarche. Et en ce qui me
concerne, je leur ai fait une confiance absolue et me suis laissée complètement guider par eux.
le repas au Colvert
Mais comment résumer ce séjour en 4 points seulement. J'aurais aussi aimer parler de l'odeur des pamplemoussiers, du rocher coco de la Ferme du Colvert, du bruit et de la fureur d'Hanoï, la
saveur du poulet sur l'île de Quan Lan, du sport qu'ils m'ont imposé ces quelques jours (autant que pendant au moins une année entière pour moi), de l'école en voyage des enfants; de ma joie de
me rendre compte que, pour le canoë, j'étais meilleure que ma sœur, de la maison sur pilotis, ouverte aux quatre vents de la Ferme du Colvert, de Lise et sa présence tranquille, de la viande de
chien à l'étal du boucher à Luong Son, de l'hôtel du bout du monde de Quan Lan qui se transforme en café Wifi le soir venu, de Bastien et ses bols de riz, de Bin le chien, bien vivant, qui nous
suivait partout et allait se rafraîchir dans les rizières, de Gna et Thé nos deux guides francophones…
Et puis, Lucie dit que voyager c'est une école d'humilité. Alors en voici un exemple concret. Vous êtes-vous déjà demandés pourquoi ce site s'appelle Miluliba ? Un joli nom n'est-ce pas ? J'avais
même fait des recherches sur Internet pour savoir ce que cela signifiait en vietnamien. Je cherchais une fleur, un lieu, un animal, une roche,…. Mais non ignare que je suis ! Il s'agit seulement
des deux premières lettres du prénom de nos voyageurs MIchelLUcieLIseBAstien., Etais-je la seule à ne pas y avoir pensé ? Rassurez-moi !
Maintenant si je devais conclure ce long article, je dirais ce fut un grand bonheur de partager ces quelques jours avec eux, ce fut pour moi une vraie coupure dans mon quotidien, une expérience
unique. J'en reviens avec des images plein les yeux Mais je suis encore plus contente de revenir chez moi, retrouver mes murs et… l'eau potable au robinet.
Pascale
la pigiste, la nuit sur la Baie d'Ha Long