Bastien vous l'a dit, les scooters sont majoritaires, à
HCMCity et ici à Con Dao (mais la circulation n'a rien à voir), et l'île a une taille idéale pour ce moyen de déplacement.
On s'est donc retrouvés avec des scooters : le temps d'émettre l'idée à un habitant de la maison, en deux coups de fil et 10', ils étaient devant la maison … Mais pour moi, c'était vraiment
rapide !
« I never drive a motobike », désolée Mary, j'ai sûrement mélangé past simple et preterit, et j'ai un doute sur le verbe irrégulier, mais je peux vous assurer, à la tête stupéfaite de
mon interlocuteur, qu'il a très bien compris !
Et oui, jeune fille sage obéissant à ses parents qui avaient défendu et diabolisé l'usage « d'engins », puis pas de copains motards, ça ne devait pas être assez écolo pour l'époque, et
me voici à plus de 45 ans sans avoir essayé … J'avais bien décidé de m'y mettre avant de partir, trouver quelqu'un qui a une moto et de la pédagogie, mais bon, je n'y ai pas mis l'énergie
suffisante …
Alors moi qui me demande parfois (souvent) pourquoi on voyage (vous commencez à l'avoir compris), je crois que j'ai trouvé une autre réponse : partir pour oser, pour faire ce qu'on ne fait
jamais, pour assumer ses faiblesses en toute humilité …
(Bon, j'avais fait du clown pour cela il y a quelques années, ça ne m'avait pas pris 6 mois dans cet engagement-là!!)
Bref, me voici sur mon scooter (automatique, je vous rassure), deux jours de belles balades, mal aux reins, mais une maîtrise correcte au bout du compte de la poignée d'accélération, et une bonne
progression en allure, de 20km/h à disons 40-50, qui est presque la vitesse habituelle … et avec un loulou derrière moi !
Parfois je me dis qu'on va revenir épuisés de ces 6 mois d'adaptation et aussi de vigilance parentale (heureusement que nos enfants ne sont pas plus jeunes).
Mais on progresse :
la température : dur dur quand-même, 30-35°C, c'est ardu parfois de quitter la chambre climatisée, je comprends mieux maintenant les films ou livres où le héros s'alcoolise sous le
ventilateur dans un coin d'Afrique … Et puis on ressemble à des parisiens débarquant au ski avec leurs combinaisons neuves, et revenant tout cramés après un jour de beau temps, on a un look
homard qui nous fait nous repérer encore plus, s'il en était besoin.
les chiens : les rues de Con Dao sont envahies de chiens semi-errants, plutôt tranquilles dans leur majorité, mais dans la majorité seulement. Ce qui fait des trajectoires sur les
trottoirs assez chaotiques pour les éviter, en plus de notre recherche d'ombre, et nous freine à sortir à la nuit (dès18h) alors qu'il y ferait plus frais. On a été plutôt surpris, car quand on
s'était renseigné à propos de la vaccination contre la rage, on avait eu un témoignage que les chiens étaient plutôt dans les assiettes que dans les rues, ce qui nous avait bien arrangé (pas pour
les manger) … mais à la réflexion, c'était dans le nord Vietnam, soit à plus de 1500 km d'ici !
les moustiques : on a commencé à tester nos bombes, efficaces ; il n'y a pas de palu par ici paraît-il (de toutes façons les cartes de paludisme sont à 500km près ...)
la circulation, ici très supportable, avec leurs scooters silencieux et la vitesse assez homogène ; une seule règle : ne pas freiner !
A propos, les masques anti-pollution sont aussi en vigueur chez les jeunes filles ici, du coup probablement pas pour la pollution, mais peut-être pour ne pas bronzer ? Ici comme dans
beaucoup de pays, il paraît que le plus foncé est le paria (dans les grands génocides du Rwanda ou de Somalie, y a-t-il aussi une ethnie plus foncée?).
la langue : Michel et Lise deviennent des pro, ils savent faire comprendre leur 'merci', 'bonjour', 'combien' ; pour moi, le 'hello' est déjà bien exotique.
l'argent : on est millionnaires ici, à tous les sens du terme : on vient de passer une semaine avec 3 millions de Dong, soit 100€ ; il faut juste ne pas s'emmêler dans
tous ces billets et ces zéros !
les repas : on arrive maintenant à manger trois fois par jour et souvent très bien, Lise s'est adaptée très vite, Bastien est plus réticent et parfois ne mange pas, si si, c'est
possible !
le sommeil : le décalage horaire est difficile, Michel vous l'a dit ; et moi je trouve perturbant d'aller se coucher quand votre après-midi démarre, et de se lever quand vous
allez dormir … d'ailleurs, on a laissé l'heure française sur notre ordinateur, ça fait un lien ...
Il nous reste bien sûr encore beaucoup à apprendre, par exemple à faire de l'itinérant, à savoir choisir où on va dormir le soir, à se débrouiller dans des villes plus grandes, dans les
transports en commun etc, etc, … Et ensuite, tout recommencer au Laos !
Bref, on progresse, mais cette arrivée a été comme un plongeon direct dans le grand bain (à moins que ce ne soit la pataugeoire ? On verra ...)
à bientôt,
lucie
PS : l'internet est fluctuant, la maîtrise technique du blog pas encore bien rodée, l'ordinateur est très sollicité, donc nos envois se font comme on peut, chacun se débrouillant au milieu
de ces aléas. Donc chaque message est découvert aussi par le reste de la famille quand il est en ligne, il n'engage ainsi que son auteur (fautes d'orthographe comprises, sauf si on fait du
pédagogique avec les enfants); nous n'avons pas de ligne éditoriale prédéfinie autre que donner quelques nouvelles et sensations en temps réel ...